Les Collections du musée Bargoin

Collections actuellement visibles

Le sanctuaire de gallo-romain de la Source des Roches

Ce sanctuaire gallo-romain a été découvert en 1968, lors de la construction d’immeubles d’habitation à Chamalières, en périphérie de Clermont-Ferrand.

Les fouilles archéologiques menées jusqu’en 1971 ont livré la plus importante collection de sculptures antiques en bois jamais découverte en France. Ce sanctuaire thérapeutique consistait en un simple bassin naturel dans lequel s’écoulait la source et où, dans l’Antiquité, les malades ou leurs proches se rendaient pour solliciter les dieux afin d’obtenir une guérison. En offrande, ils déposaient des ex-voto en bois représentant, pour la grande majorité, des personnages ou des parties de corps. Parvenus jusqu’à nous grâce au milieu humide de la source, ils sont aujourd’hui les témoins émouvants de la piété des hommes et des femmes d’alors.

Le sanctuaire a été fréquenté assidûment du 1er siècle avant J.-C. jusque dans le courant du 1er siècle de notre ère. Il a sans doute été un lieu de culte très important pour les habitants d’Augustonemetum, la capitale gallo-romaine des Arvernes dont le centre se situe à moins d’1 km.

« Le Cavalier à l’Anguipède »

Acquise en vente publique en 2018 avec l’aide financière de l’État, de la Région Auvergne Rhône-Alpes et des Amis des Musées, cette pièce maîtresse de la collection archéologique du musée fait  son grand retour au printemps 2025 après une importante restauration effectuée au Centre de recherche et de restauration des musées de France.

Réalisé en arkose, ce groupe statuaire date de la fin du 2e siècle ou du début du 3e siècle av. J.- C. Découvert fortuitement en 1849 à Egliseneuve-près-Billom, il représente le dieu romain Jupiter sur un cheval cabré dominant un monstre aux membres inférieurs serpentiformes. La divinité jovienne prend les traits d’un fier cavalier en cuirasse tandis que l’anguipède présente un corps massif et une tête barbue tirant la langue.

Ce type de sujet dit « cavalier à l'anguipède » est une représentation de Jupiter typique de l'est de la Gaule et des Germanies. Seule une dizaine d'exemplaires a été mise au jour en Auvergne mais la plupart sont très fragmentaires et difficilement identifiables. Outre sa bonne conservation, celui-ci est remarquable par la qualité de sa facture et par son iconographie originale qui puise son inspiration dans diverses influences : hellénistique, italique et romaine. La symbolique de ce Jupiter luttant contre ses ennemis incarnés par un monstre anguipède est riche : elle exprime la victoire de la lumière sur les forces chtoniennes, de l'ordre sur le chaos, de la civilisation sur la barbarie.

Fonds archéologique (non visible actuellement)

Les collections archéologiques du Musée Bargoin sont constituées pour l'essentiel des découvertes réalisées dans le bassin clermontois et, plus largement, le département du Puy-de-Dôme. Leur présentation permet d’esquisser l’histoire des sociétés qui se sont succédé en Basse-Auvergne à partir des éléments de culture matérielle mis au jour lors des fouilles archéologiques.

Le Paléolithique, - 800 000 à - 9 000 ans

Zoom sur l'abri DURIF
L'abri Durif (du nom de son inventeur) situé à Enval (Vic-le-Comte) est l’un des plus importants sites magdaléniens d'Auvergne. Il se divise deux secteurs, le sol de la Grange daté entre - 15 500 et - 13 500 et le fond de l’Abri daté entre - 13 200 et - 11 700. Le site a livré une abondante industrie lithique laminaire et lamellaire à partir de silex locaux ou importés depuis le sud du bassin parisien. Les manifestations artistiques sont bien représentées à Enval avec des objets de parure, des plaquettes gravées et une statuette féminine.

 

Le Néolithique, - 9 000 à - 2 300 ans

Zoom sur la sépulture du Cheix
La sépulture du Cheix, datée du Néolithique ancien (autour de 4 700 av. J.-C.), a livré le plus ancien squelette connu à ce jour en Auvergne. Il s’agit du squelette d’une jeune fille reposant sur le côté droit en position fœtale, la tête orientée au sud (la face tournée vers l’est) et les pieds calés contre les parois du fond de l’abri. A proximité des avant-bras se trouvaient un petit crayon d’ocre et une défense de sanglier de taille remarquable. Le crâne était ocré.

 

L'Age du bronze, - 2 200 à – 800

Zoom sur le dépôt de Manson
Le dépôt de Manson se compose d'une centaine d'objets en bronze découverts en 1873 sur la commune de Saint-GenèsChampanelle à Manson. Rassemblés au même endroit, ils forment un dépôt remarquable par sa composition : éléments de parures féminines et masculines, armement, ornement de harnachement.

 

 

L'Age du fer, - 800 à – 52

Zoom sur les vases de Gandaillat
Les vases de Gandaillat, aux décors zoomorphes très élaborés, figurent parmi les plus remarquables témoignages de l’art gaulois. Une cinquantaine de ces vases sont recensés en Auvergne, principalement autour de Clermont-Ferrand, secteur qui correspond vraisemblablement à leur lieu de fabrication. Extrêmement rares, ces céramiques correspondent à des objets de « prestige ». Absents avant le début du 2e siècle avant J.-C., leur apogée se situe entre - 160 et - 130. Ce sont tous, ou presque, des récipients fuselés avec une ouverture étroite, destinés au service de la boisson.

Zoom sur les oppida
Les oppida, habitats fortifiés du 1er âge du Fer réinvestis entre la fin du 2e siècle avant J.-C. et le 1er siècle sont dénommés par César. Ils présentent des traits urbains communs avec un habitat dense et structuré, organisé en quartiers, un réseau cohérent d’axes de circulation, une intense activité artisanale et commerciale, des équipements publics et parfois une fortification.
Le territoire arverne a la particularité d’accueillir trois de ces oppida (Corent, Gondole et Gergovie) sur un tout petit périmètre, ce qui suscite des interrogations. Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer cette situation atypique : celle de sites concurrents (Corent vs Gondole vs Gergovie), celle d’une succession dans le temps (Corent → Gondole → Gergovie), celle d’une complémentarité fonctionnelle (Corent = la cité ; Gondole = le port artisanal ; Gergovie = la forteresse). Il est d’autant plus difficile de trancher que, pour l’heure, ces sites n’ont été fouillés ni sur des surface équivalentes, ni sur des secteurs de fonction comparable.

 

L'Antiquité gallo-romaine, 52 av. J.-C. à 476 ap. J.-C.

Zoom sur le pied monumental 
Ce pied monumental en bronze a été découvert en 2006 à l’occasion d’un diagnostic archéologique sur le site de l’ancienne gare routière. La fouille préventive effectuée en 2013-2014 n’a pas révélé d’autres éléments en rapport avec cette découverte. Ce pied appartenait à une statue colossale en bronze mesurant entre 2,70 m et 3,50 m de haut selon que le personnage était assis (ce que laisserait penser l’absence de soclage) ou debout, et pesant au moins 400 ou 450 kg. Le personnage auquel appartenait le pied ainsi que la datation restent problématiques. Cette statue prestigieuse relevant certainement d’une commande impériale était sans doute destinée à un grand monument public d’Augustonemetum.

Zoom sur les vestiges gallo-romains de la nécropole des Martres-de-Veyre
Les vestiges gallo-romains de la nécropole des Martres-de-Veyre sont exceptionnels par leur état de conservation et totalement uniques en Europe. Fouillées en deux temps durant la deuxième moitié du 19e siècle, cinq tombes gallo-romaines sont découvertes fortuitement sur le site. Toutes livrent une quantité impressionnante de vestiges archéologiques organiques (jusqu’aux chevelures des défunts !), majoritairement liés au textile : vêtements, étoffes diverses, quenouille, corbeille, etc. La laine en est le matériau dominant. Des chaussures en bois, liège et cuir sont également présentes. La pièce maîtresse, mondialement connue, est une tunique provenant de la tombe D. Celle-ci abritait le corps d’une jeune femme habillée d’une robe de laine brune.

Zoom sur le temple de Mercure sur le puy de Dôme
Le sanctuaire de Mercure Dumias, situé sur le versant sud du sommet du puy de Dôme à 1 450 m d’altitude, a été mis au jour à partir de 1873, à la faveur de la construction de l’observatoire météorologique sous l’égide de l’Académie de Clermont. L’ensemble du mobilier étudié invite à dater très précisément des années 120 - 130 après J.-C. la construction du temple. Les grandes périodes d’occupation du volcan sont aussi mieux connues ; sans doute fréquenté dès l’époque gauloise, il a accueilli deux temples gallo-romains successifs, l’un construit vers le milieu du 1er siècle après J.-C. et l’autre dans la première moitié du 2e siècle.
Il s'agit d'un grand centre de pèlerinage que sa position géographique permet de voir depuis Augustonemetum, la capitale arverne.