L’architecture de Clermont-Ferrand ne s’embarrasse pas à faire cohabiter les genres et les époques. Mais au-delà des variations suggérées par les effets de mode et les contingences immobilières, la pierre de Volvic s’impose, cette roche grise qu’on retrouve dans chaque quartier, dont chaque maison use pour au moins un ornement. Elle habille l’un des plus vieux monuments de la cité, sans doute le plus colossal, le plus emblématique, la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption qui règne sur la ville en son point d’altitude le plus haut.

Dans cette unité écrite par la pierre volcanique agit le charme de Clermont-Ferrand, une ville qui ne se donne pas facilement et cache sous des habits noirs des atouts dont seuls les opiniâtres profiteront : les venelles, les cours intérieures, les catacombes.

À travers son Clermont différent, Patrick Miramand prend le parti de revisiter sa ville, notre ville, sous toutes ses coutures, des plus évidentes aux plus obscures, des plus communes aux plus intimes. C’est une déambulation dans les interstices de deux époques à laquelle il se livre, quand les souvenirs viennent se télescoper à la réalité d’aujourd’hui. Le trait charbonneux colle à la pierre noire et la mémoire rassemble les morceaux que la jeunesse a éparpillés.

Peut-être, à l’instar de Simone Signoret, Miramand a-t-il « la nostalgie de la mémoire non partagée »…

Un ouvrage magnifique, d'ores-et-déjà disponible à Esprit BD.