Actualités et agendas
08/06/2020
Mi-avril, la Métropole et ses 21 communes commandaient 600 000 masques en tissu pour équiper tous les habitants. Leur distribution a débuté la semaine du déconfinement. Reportage dans trois communes du territoire.
Troisième jour de déconfinement pour les Français. Un mercredi gris du mois de mai. La Métropole reprend lentement ses habitudes. Il pleut sur le cœur de l’Auvergne. Pourtant, le mauvais temps ne perturbe pas les jeunes vacataires de la Ville de Clermont. Habituellement, ils travaillent dans les écoles. Mais ce jour-là, ils s’affairent en musique dans un gymnase du complexe sportif des Cézeaux, accompagnés par des intérimaires de la Ville de Cournon-d’Auvergne.
Mi-avril, la Métropole et ses 21 communes avaient commandé, de manière groupée, 600 000 masques grand public en tissu pour équiper chaque habitant post-confinement. Les deux plus grandes communes du territoire ont choisi de confier leur distribution à l’entreprise Urby, une filiale du groupe La Poste. Les jeunes sont donc chargés de la mise sous plis des colis contenant masques, courrier et notice d’utilisation.
Ces équipements en tissu -d’un montant moyen de 1,88 € TTC la pièce- ont été entièrement pris en charge par la collectivité et ses communes. Les 600 000 modèles, de couleurs et de factures différentes en fonction de leur provenance (*), répondent tous aux normes AFNOR.
À quelques kilomètres de là, une poignée de volontaires bravent les gouttes pour assurer la distribution de masques dans les quartiers de Chamalières. Ils ont répondu à l’appel lancé par la municipalité. La première livraison se fait en porte-à-porte. C’est la solution pour laquelle a opté la municipalité.
Les habitants étaient invités à coller une étiquette sur leur boîte aux lettres mentionnant leur besoin en masques. Jean-Louis et Danielle Soucheire glissent consciencieusement les carrés de tissu fabriqués dans la Loire.
« On s’engage, c’est la moindre des choses », pour ce couple résidant près de l’école Paul-Lapie. Comme eux, les membres des neuf comités de quartiers ont répondu présents pour quadriller la ville. Soixante-cinq volontaires au total !
La pluie a fini par se calmer sur le toit de la Métropole. Orcines est dans la grisaille, mais le village reste radieux. Il reprend vie ce même mercredi matin. Au Foyer rural, les habitants retrouvent un peu de légèreté. « Bonjour Joëlle ! », lance une élue qui assure la permanence. « Ah, on me reconnaît derrière le masque, c’est bien », lui répond l’intéressée.
Après deux mois de confinement, la distribution des masques à Orcines ressemblent à des retrouvailles en famille. « Ça permet de revoir des gens qu’on n’a pas vus depuis longtemps. Pour certains, c’est la première sortie depuis le déconfinement », explique le maire, Jean-Marc Morvan. « On n’a plus le droit de se faire la bise, mais le cœur y est ! »
En cette période particulière, le cœur est à l’entre-aide. À la reconnaissance aussi. « C’est une initiative essentielle. Merci à ceux qui s’y collent ! Moi je vais rester une demi heure, eux, ils seront là jusqu’à ce soir », témoigne une habitante venue récupérer son masque. « La solidarité prend de l’épaisseur et c’est bien ! »
(*) Plusieurs entreprises ont été sollicitées pour fabriquer les 600 000 masques : Le Petit Carré Français, à Saint-Genès-Champanelle ; l’Atelier Flax et les ACC à Clermont-Ferrand ; Technologistique, à Aulnat ; Planet Mascots, à Cébazat ; Bayard, dans la Loire et EPL Paris Avantages. Deux distributions ont eu lieu sur toute la métropole.