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18/06/2021 CEC 2028
La candidature au titre de Capitale européenne de la culture va au-delà des frontières de la métropole clermontoise et embarque désormais tout le Massif central. Un vaste territoire que le musicien électro Thylacine va tenter de raconter à travers une étonnante cartographie sonore.
L’ itinérance. Un formidable “antidote au problème de la page blanche”. C’est en tout cas ce qu’assure William Rezé, alias Thylacine. Déjà bien connu dans le monde de l’électro pour ses albums accouchés de périples et autres expériences nomades, le musicien voyageur était en résidence sur le territoire, fin mai, pour réaliser la cartographie sonore du Massif central, dans le cadre de la candidature au titre de Capitale européenne de la Culture.
Ce morceau inédit, produit à partir des mélodies de notre patrimoine culturel et accompagné d’un clip vidéo, devrait être présenté officiellement dans l’été. On y entendra notamment les relevés sismiques du laboratoire Magmas et Volcans, les marteaux qui mâchent le torchon au moulin Richard de Bas, les presses de La Montagne, la fabrication des pneus chez Michelin, la nature de la Chaîne des puys ou encore les sons extrêmement riches d’une vielle à roue, instrument à l’influence immense dans notre région.
Avec cette résidence, les forces vives de Clermont- Ferrand Massif central 2028 sont allées chercher un regard neuf, capable de traduire en musique les grands axes qui constituent la candidature. À savoir : la proximité et la qualité de vie privilégiée ; l’ADN volcanique et la présence de l’eau qui a complètement construit notre territoire ; le lien entre l’urbain et le rural ; et la mutation innovante de la ville, l’héritage ouvrier de Clermont- Ferrand. Des thématiques fortes qui sont aussi des enjeux pour le futur de notre territoire.
Voilà donc ce que l’on veut montrer de nous à l’Europe : un visage pluriel qui fera sans doute écho à plein d’autres territoires européens riches, comme nous, d’un formidable patrimoine naturel et culturel. Car c’est bien cette alternative entre l’urbain et le rural qui dessine le projet Clermont-Ferrand Massif central 2028. Et c’est aussi cela qui a attiré Thylacine sur nos terres… “Ce que j’aime dans cette candidature, c’est la nature, la ruralité et la façon dont elle permet de développer la culture hors des grandes villes.”
Un concept assez unique, finalement, dans l’histoire des Capitales européennes de la Culture. D’abord, parce que le projet ne s’arrête pas aux frontières de la métropole clermontoise, mais englobe désormais tout le Massif central. Et surtout, parce qu’il prend le pari des programmations existantes, de l’inscription de la culture dans le quotidien de tous les habitants. “L’objectif n’est pas d’organiser des biennales ou d’accueillir de grandes expos internationales, mais plutôt de faire un pas de côté, de proposer des artistes peut-être un peu plus inattendus, de renouveler carrément l’exercice des Capitales culturelles qui ont misé jusqu’à présent sur les grands shows ou les grands festivals”, relève Benjamin Simon, responsable Récit, communication et édition pour l’association Clermont-Ferrand Massif central 2028.
C’est bien dans cet esprit de proximité et de lien social que Thylacine a travaillé sur la cartographie sonore. Un projet qui n’est d’ailleurs que “le point de départ d’une aventure multimédia” puisque le morceau est appelé à vivre bien au-delà, notamment grâce au chorégraphe Mourad Merzouki et au collectif Supreme Legacy. Les artistes devraient en effet créer une chorégraphie à partir de l’oeuvre de Thylacine, adepte “des projets qui dépassent la musique”. Tout comme notre candidature au titre de Capitale européenne de la Culture veut, justement, dépasser la culture.