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27/09/2023 Se déplacer, habiter...
Stéphane Cordobes est directeur de l’Agence d’urbanisme Clermont Massif central. Géographe et philosophe de formation, il s’intéresse depuis ces dernières années aux effets de l’activité humaine sur l’écosystème terrestre. De quoi entrevoir notre future manière d’habiter le monde.
La ville de demain est déjà là. En France, au vu de la présence déjà très ancienne des villes et villages, les transformations à venir se feront à la marge et n’aboutiront pas à une métamorphose complète et radicale des espaces urbanisés. Elles viseront à améliorer la viabilité de nos territoires, en rendant notamment nos espaces plus supportables face au changement climatique.Par contre, il est probable que nos manières de vivre évoluent en profondeur pour gagner en sobriété, limiter nos impacts sur les milieux et nous permettre de nous adapter à la nouvelle situation climatique et terrestre.
L’aménagement du territoire a depuis un quart de siècle privilégié la recherche de développement en perdant de vue la recherche d’équilibre. Avec le changement global, qui comprend toutes les manifestations du changement climatique (sécheresse, canicule, incendie, tempête…), et la perte de biodiversité, la recherche d’équilibre, en particulier avec la nature dont nous dépendons pour vivre, va redevenir essentielle.Le changement global risque d’accroître les inégalités et fragiliser davantage les populations et territoires les plus précaires. L’enjeu pour l’aménagement et l’urbanisme de demain, est d’assurer l’accès pour tous à des ressources indispensables comme l’eau et l’alimentation, mais aussi à des logements sobres et adaptés, à des solutions de mobilités durables, à des services médicaux, éducatifs et culturels moins discriminants. Nous devons réinventer des conditions de vie soutenables et dignes pour l’ensemble des habitants. Ce sont ces enjeux qui aujourd’hui sont au cœur des dispositifs de planification tels que le PLU (Plan local d’urbanisme) métropolitain par exemple.
Notre capacité à vivre sur un territoire repose sur l’importance d’avoir une biodiversité et des écosystèmes qui fonctionnent. Or aujourd’hui, le rythme d’artificialisation des sols menace cet équilibre. Lutter contre l’étalement urbain ne relève donc pas d’un choix, mais d’une nécessité.Les réflexions autour de la limitation de la consommation d’espaces ne sont pas nouvelles. Malheureusement, jusqu’à présent, elles ont peu pesé par rapport aux objectifs de croissance : accueillir des populations, implanter des entreprises, faire de l’agriculture intensive... La nature semblait constituer une ressource inaltérable que l’on se devait d’exploiter. Mais les modèles changent et l’on perçoit les limites de ce raisonnement. Il y a par exemple une prise de conscience sur l’intérêt de garder des sols vivants, ne serait-ce que pour éviter les catastrophes lorsque les pluies sont trop abondantes. Les territoires qui réussiront demain ne seront probablement plus ceux qui croissent sans limites ni raison, mais ceux qui sauront préserver des conditions d’habitat justes et de qualité, en prenant en compte les milieux naturels dont nous dépendons pour vivre. •
Une première pour la Métropole
Les 15, 16 et 17 novembre, la 44e Rencontre des agences d’urbanisme se tiendra à la Comédie, à Clermont-Ferrand. Une première pour le territoire qui se réjouit d’accueillir cet événement qui rassemblera près de 1 000 personnes dont des ministres, des universitaires, et autres experts en la matière. Ouvert aux acteurs locaux, ce rendez-vous permettra de mettre en avant nos savoirs, et toutes les actions d’urbanisme entreprises dans la métropole pour préparer le monde de demain. •+ Retrouvez le programme de la 44e Rencontre des agences d’urbanisme sur www.aucm.fr