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La gestion différenciée des espaces verts : une nouvelle approche plus respectueuse de l'environnement

01/07/2024

Peut-être avez-vous aperçu dans la métropole des espaces de prairie où l'herbe n'est pas tondue ? Ce n'est pas de la négligence de la part de nos services, mais plutôt ce qu'on appelle « la gestion différenciée » des espaces verts. Il s'agit d'une nouvelle approche qui consiste à adapter le mode d’entretien à chaque espace vert, de façon à mieux respecter l’environnement et la santé. Décryptage.

Un mode de gestion plus écologique et économique

La gestion différenciée des espaces verts est appliquée dans plusieurs communes de la Métropole, dont Clermont-Ferrand. Avec ce mode de gestion, chaque espace est aménagé et géré de manière réfléchie, en fonction de son utilisation et de ses caractéristiques, selon le principe suivant : « entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible ».

L’ensemble des espaces verts (et des voiries) entretenus ont d’abord été inventoriés, puis répartis en classes selon le mode d’entretien que l’on y applique. Ainsi, à certains endroits, une gestion différenciée offre une alternative plus écologique et économique. Elle permet :

  • de mieux répartir les charges d’entretien des espaces verts en les rendant moins coûteux et plus efficaces ;
  • de favoriser la biodiversité en offrant une zone refuge pour les animaux ;
  • de limiter les impacts sur l’environnement et sur la santé humaine par l'absence de pesticides ;
  • de réduire la consommation d’eau et de produits chimiques ;

Les techniques utilisées en gestion différenciée

La fauche tardive
Une fauche tardive signifie que la prairie sera fauchée une à deux fois dans l’année dans l’été. Cette technique permet d'inverser rapidement la dominance des graminées au profit des plantes à fleurs indispensables aux insectes pollinisateurs. Ce changement de gestion permet un retour progressif d'une flore naturelle, diversifiée, plus fleurie et protège de nombreux insectes et butineurs. La faune peut ainsi accomplir son cycle de vie. De plus, remplacer les multiples tontes par la fauche limite l'utilisation des machines et donc l'empreinte de l'homme sur la nature et le bruit. Cette technique est par exemple utilisée au Parc du Creux de l'enfer, où seuls les cheminements et les zones fortement fréquentées sont tondues régulièrement. Au Parc Montjuzet, c'est un espace mixte où se côtoient des prairies fauchées de manière extensive et des zones avec un entretien intensif comme le jardin méditerranéen. Vous pourrez également observer des zones de fauches tardives à Gerzat, Cébazat, Aulnat, Lempdes, Pont-du-Château, Blanzat, Nohanent et Chateaugay.

L'éco-pâturage
Cette technique alternative à l'entretien mécanique contribue à préserver la biodiversité et diminue la consommation de carburant et les pollutions associées. L'éco-pâturage d'animaux herbivore (chèvres, moutons...) crée une pression naturelle sur les buissons et permet ainsi de conserver une diversité végétale. C'est une technique particulièrement intéressante pour les sites difficiles d'accès. Elle représente un gain évident en temps de travail, surtout si la gestion est entièrement confiée par convention à un éleveur.

Le fleurissement vivace
Les plantes vivaces sont beaucoup plus économiques en temps de travail et en eau que les espèces annuelles ou exotiques. Le besoin de désherbage, d’entretien régulier et d’arrosage est réduit. Les vivaces, fleurissant sur plusieurs années, survivront à l’hiver et ne nécessiteront pas d’être replantées chaque année, permettant de maîtriser les coûts.

Le semis en pied de mur
Pourquoi systématiquement arracher les herbes en pied de mur ? Certaines variétés peuvent, par leurs qualités esthétiques constituer un vrai plus dans le paysage urbain et y apporter de la poésie. Des opérations d’ensemencement sont régulièrement réalisées notamment avec le dispositif « Ici, on sème » qui permet aux habitants de végétaliser leur quartier et d'améliorer leur cadre de vie.

Le recepage
Le recépage consiste à couper certains arbres ou arbustes à proximité de la base du tronc (le collet). Cette technique permet de régénérer la partie aérienne du végétal (tronc, tiges…) si la plante est malade ou blessée. Rajeunir la partie aérienne permet au jardin de :
- raviver les plantes aux bois décoratifs
- stimuler la pousse de branches basses
- maintenir la hauteur et la densité d’un arbuste
Cependant, tous les végétaux n’apprécient pas cette action et peuvent ne pas s’en remettre.

La haie libre
La haie libre est une évolution paysagère de la haie bocagère traditionnelle. La haie libre s’oppose à la haie au carré « architecturée ». Moins souvent taillée que cette dernière, la haie libre évoque un style plus naturel.
Ce type de haie a de nombreux avantages. La haie libre est plus résiliente à la sécheresse et plus résistante aux maladies et aux ravageurs. Le choix d’arbustes différents permet de diversifier les périodes de floraison et de fructification, mais aussi de jouer avec les formes, les feuillages et les écorces. Cette diversité permet d’accueillir la biodiversité toute l’année et offre un grand intérêt ornemental au fil des saisons.
Ici, la biodiversité se développe et se réfugie dans un ensemble de strates herbacées, arbustives et arborées, réparties sur plusieurs mètres de large. La haie est un des milieux les plus riches en biodiversité, car c’est  à la fois une niche écologique et à la fois un pont entre les différents milieux à proximité.

La haie sèche
La haie sèche est une haie constituée des bois mort recyclés et de déchets verts. Ce type d’ouvrage est un refuge pour la faune (oiseaux, petits mammifères, insectes…). La haie sèche peut être végétalisée naturellement ou être utilisée comme une protection pour des plantations arbustives. Les bois se décomposeront et viendront nourrir la vie du sol.