Actualités et agendas

L'interview de Florence Decouzon, directrice de projet du Centre d'études et d'expertise sur les risques

04/04/2025 Mobilités - Urbanisme - Aménagement - Voirie - Pôles De Proximité

Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) accompagne les collectivités dans leurs politiques publiques d’aménagement et de transports pour les aider à réussir le défi de la transition écologique. Directrice de projet à l’agence de Clermont, Florence Decouzon ouvre les perspectives.

Clermont crée une Zone à trafic limité. Quels sont les bénéfices de ces périmètres ?
Partout où elles sont mises en place, ces zones visent à limiter au maximum le trafic de transit pour mieux accueillir les véhicules qui ont besoin de s’y rendre. Le bénéfice recherché, c’est désencombrer l’espace pour faciliter le déplacement des autres usagers : cyclistes, piétons, riverains et visiteurs, commerçants et clients, transports en commun. Cela impacte directement le cadre de vie : moins de voitures qui passent, c’est moins de pollution de l’air, moins de bruit et un patrimoine mieux valorisé. Créer une zone à trafic limité revient à faciliter les déplacements de ceux qui fréquentent le quartier. Les premières zones à trafic limité sont apparues en Italie dans les années 1970-1980 pour protéger le patrimoine de cités historiques comme Florence ou Sienne. Elles ont ensuite connu un déploiement massif [l’Italie compte plus de 220 zones à trafic limité, ndlr]. En France, les premières ont été mises en place à Nantes en 2012 puis à Grenoble en 2018. Le mouvement s’accélère depuis les années 2020 avec la création de zones à trafic limité à Bordeaux, Rennes, Paris et demain, Lyon.

 

La Métropole n’est pas la première à faire ce choix…
Les premières zones à trafic limité sont apparues en Italie dans les années 1970-1980 pour protéger le patrimoine de cités historiques comme Florence ou Sienne. Elles ont ensuite connu un déploiement massif [l’Italie compte plus de 220 zones à trafic limité, ndlr]. En France, les premières ont été mises en place à Nantes en 2012 puis à Grenoble en 2018. Le mouvement s’accélère depuis les années 2020 avec la création de zones à trafic limité à Bordeaux, Rennes, Paris et demain, Lyon.

 

Les retombées sont-elles positives ?
À l’usage, ce sont des aménagements bien acceptés et efficaces : le trafic de transit diminue effectivement dans ces périmètres. On y constate un report des modes de déplacement sur le vélo, la marche et les transports en commun, et de meilleures performances des lignes de bus, comme à Nantes par exemple. Deux autres points essentiels ressortent des expériences menées ailleurs : d’abord, l’importance de la communication pour expliquer l’intérêt de la mesure et de la signalisa-tion pour que les automobilistes s’y retrouvent. Ensuite, l’inscription de ces zones dans des politiques globales autour du cadre de vie et des mobilités est en général un gage de succès.

 

Quel est l’élément déclencheur pour les métropoles qui se lancent ?
Le dénominateur commun, c’est la volonté d’améliorer la qualité de vie. Les villes et métropoles françaises qui les adoptent sont des agglomérations importantes qui agissent en faveur de la transition, de la qualité de l’air et de l’environnement. Elles cherchent aussi à répondre aux changements sociétaux actuels et à la nécessité de rééquilibrer l’espace public et la voirie pour mieux les partager au bénéfice de tous.