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L'interview de Sébastien Roussel, associé et directeur de projets paysage au sein du cabinet Devillers et Associés et concepteur du futur parc de la Muraille.

26/09/2024 Saint Jacques

Paysagiste DPLG de l’ENSP Versailles et titulaire d’un Master II, Jardin, Historique, Patrimoine et Paysage de l’ENSA Versailles, Sébastien Roussel est associé et directeur de projets paysage au sein du cabinet Devillers et Associés en charge de la conception du futur parc de la Muraille dans le quartier Saint-Jacques. Il revient sur les bienfaits de la végétalisation urbaine et sur la nécessité de trouver de nouvelles espèces et de nouvelles façons de planter.


Le végétal a-t-il trouvé une nouvelle place  en milieu urbain ?

L’ arbre est devenu le point de départ de tous les aménagements urbains. Lassés du minéral, les habitants des villes, devenues métropoles, ont éprouvé le besoin de se rapprocher de la verdure et du vivant. Il y a une dizaine d’années, les paysagistes se sont alors vus confier des commandes d’aménagement urbain. Les mentalités ont changé et aujourd’hui, comme à Saint-Jacques, la conservation des arbres existants est un préalable qui n'existait pas, il y a une quinzaine d'années.

Qu’est-ce qui a changé ?

L’arbre n’est plus considéré comme un décor mais comme un service. Végétaliser est un moyen efficace de lutter contre le réchauffement climatique grâce à l’ombre des feuillages et à la fraîcheur créée par la transformation de l’eau en vapeur. Mais les espaces verts jouent également un rôle primordial pour le bien-être et l’apaisement des habitants et donc des quartiers. En végétalisant on propose un voyage et une beauté.

Comment les formats d’espaces verts et les espèces qui les composent ont-ils évolué ?

Jusque dans les années 2000 on voulait des grandes pelouses bien tondues et des grands massifs fleuris. Aujourd’hui les aménageurs, publics et privés, végétalisent partout où cela est possible, ce qui nous amène à créer des patios de 60 m 2 ou des parcs de plusieurs hectares en passant par des jardins scolaires dits “cours oasis” de 2 000 m 2 . Les plantations marient espèces locales avec d’autres comme le micocoulier, le murier ou le chêne des Pyrénées. Nous recueillons des données sur les pratiques d’autres pays aux températures élevées comme le Liban ou le Mexique.

La façon de végétaliser a-t-elle également changé ?

Végétaliser en 2024 ce n’est pas que planter. On ajoute tout d’abord de la terre au sol urbain pour que l’eau puisse ensuite y pénétrer et y circuler. Pour les plantations, le concept de « forêt mosaïque » est apparu. Une première plantation d’arbres pionniers à croissance rapide comme les érables offrira assez vite de l’ombre et du vert aux habitants. Ces pionniers permettront à une deuxième vague, des chênes par exemple, de profiter de leur ombre pour croître et les dépasser pour qu’une troisième vague, où l’on peut trouver les épineux, pousse à son tour. C’est ainsi que Saint-Jacques accueillera plus de soixante essences d’arbres et d’arbustes de tailles et de ports variés accompagnés de grandes prairies fleuries. •

 

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