Avec Effervescences, Philippe Kauffmann orchestrera la dynamique artistique de rencontres, de partages et d’expérimentations qui préparera la candidature de Clermont-Ferrand au titre de Capitale Européenne de la Culture.

51 ans, trois enfants, belge. Mordu d’arts scéniques, touche-à-tout audiovisuel, un temps programmateur de rock, Philippe Kauffmann pilote le volet artistique du grand projet qui enclenchera, dès le mois d’octobre, la mise en mouvement collective de la métropole clermontoise jusqu’en 2021, date officielle du dépôt de dossier de candidature.

Un projet un peu fou ? Sans doute. Mais ce natif d’Arlon, aussi grand que volubile, va tout faire pour entraîner petits et grands dans son sillage. Son CV prouve qu’on peut lui faire confiance : depuis 25 ans, ce licencié en droit s’évertue à faire se rencontrer public et artistes. Son expertise est appréciée par plusieurs festivals et institutions culturelles en France et en Belgique. Dernier exemple en date : il a fait vibrer Mons, capitale européenne de la culture en 2015, avec des fêtes, grands événements et installations mémorables. Fabienne Aulagnier et Julien Fournet, qui l’accompagnent dans cette aventure clermontoise, ont oeuvré à Marseille et Lille. Encore des capitales européennes...

« Le projet de Clermont-Ferrand est passionnant car il se construit en amont. Il s’agit de renverser le rapport que les habitants ont avec leur propre ville. Notre rôle sera d’aider la collectivité à préparer la candidature autrement et à l’anticiper » expliquait-il dernièrement.

Clermont-Ferrand, une métropole que cet ancien producteur et conseiller en cinéma cherche à “capter”. « C’est une ville à dimension humaine, assez jeune. J’adore me perdre sur le plateau central, c’est un quartier très intéressant. Il y a beaucoup de choses cachées à redécouvrir, des histoires derrière chaque porche et un environnement naturel fabuleux. Enfin, cette ville possède une incroyable densité de propositions culturelles. Peut-être plus qu’ailleurs… »

Avec Effervescences, la cité auvergnate, d’ordinaire tout en retenue, sera priée d’enterrer son éternelle discrétion. Pour enclencher cette dynamique, habitants et acteurs culturels seront sollicités… collectivement. Pour le directeur artistique de la manifestation, ce travail de co-construction est un vrai luxe. Et une sacrée bonne idée de la part de la collectivité. « Ce processus m’a vraiment séduit. C’est rare qu’on nous offre une telle opportunité. » S’il est encore trop tôt pour dévoiler la programmation, on sait que le projet reposera sur des “expériences à vivre” plutôt que des “spectacles à voir.”

Le week-end de lancement, prévu du 6 au 8 octobre, amorcera cette longue mue. Des zones artistiques éphémères prendront vie grâce à l’imagination d’artistes d’ici et d’ailleurs. Différents sites emblématiques seront investis par des compagnies.

Enfin, des rendez-vous secrets seront proposés aux habitants. Ceux qui y répondront devront s’attendre à d’énormes surprises, à des lieux impossibles, à des horaires biscornus. Bref, à vivre leur ville différemment, car tel est le credo de Philippe Kauffmann. « Pour bousculer, on va bousculer ! » promet, avec un sourire, ce Bruxellois au verbe haut. La candidature est en marche...