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Interview d'Axelle Etienne : « Mon objectif, une médaille aux Jeux ! »

02/05/2024 Bouger, se divertir

Pensionnaire du Lempdes BMX Auvergne depuis 10 ans, Axelle Etienne est l’une des grandes chances de médaille de Clermont Métropole aux Jeux olympiques de Paris 2024. En pleine préparation pour cette saison capitale, la jeune pilote de 25 ans est revenue pour nous sur sa pratique et ses ambitions olympiques.

Axelle, vous faites partie des athlètes de la Métropole susceptibles de briller aux Jeux olympiques de Paris. Même si vous n’êtes pas encore officiellement qualifiée, quelles sont, selon vous, vos chances d’être sur la ligne de départ cet été ?

Je sais juste que je suis en forme ! Les dernières courses que j’ai faites se sont bien passées et je continue ma progression donc je suis très confiante. Et c’est justement de cette confiance dont j’ai besoin pour performer et limiter le stress sur les courses

Vous avez bien évidemment les Jeux en tête, mais avez-vous d’autres objectifs intermédiaires cette saison ?

En ce moment je suis très axée sur ça c’est certain, mais il me faut d’abord me qualifier et, donc, marquer le maximum de points sur les manches de coupe du monde. Ensuite, je ferai tout pour être prête pour les Jeux. Mon objectif est clairement de décrocher une médaille. J’ai ça en tête et je tourne toute ma préparation autour de ça afin de progresser le plus vite possible. Cette course est la plus importante de toutes car elle n’a lieu que tous les quatre ans et si j’y vais, je veux vraiment être prête. Mais ça passe aussi par les manches de coupe du monde où les meilleures seront présentes ; ça sera d’ailleurs l’occasion de me confronter aux autres et de voir où j’en suis.

Vous avez déjà participé à des Jeux olympiques à Tokyo, quel souvenir en gardez-vous ?

C’était incroyable ! Je me suis vraiment dépassée sur une piste difficile, très technique. J’ai su entrer en finale malgré un gros niveau et j’étais très fière de moi à Tokyo. Cette expérience est un vrai plus pour les Jeux de Paris, d’autant que j’ai aussi connu ceux de Rio en tant que remplaçante. J’ai pu vivre tout cela de l’intérieur et ça permet d’avoir une réelle expérience de cette course qui est à part, elle ne ressemble à aucune autre ! La tension qui règne au départ, le stress des Jeux, le fait que ça ne soit que tous les quatre ans… c’est bien d’avoir déjà connu tout ça !.

Vous avez eu une année 2023 compliquée avec une lourde chute qui vous a longuement éloignée des pistes. Où vous situez-vous désormais par rapport à votre meilleur niveau et à la concurrence ?

Je suis optimiste ! Les dernières courses de la saison se sont bien passées, puisque sur trois courses que j’ai pu courir à mon retour de blessure, j’ai fait deux finales et un podium. Ça m’a donné beaucoup de confiance pour la suite et j’ai pu voir que ma préparation fonctionnait parfaitement. Quoi qu’il en soit, quand je me présente sur une course je me dis que je veux être la meilleure et ça sera pareil sur les Jeux !

Quels sont selon vous vos points forts et vos points faibles ?

Je suis très puissante, c’est mon gros atout. Mais cette puissance vient avec un manque de souplesse qui peut être problématique en cas de chute comme ça a été le cas la saison dernière. Je travaille donc énormément sur ça afin d’être de plus en plus souple et de mieux exploiter ma force.

Pouvez-vous nous expliquer ce que vous aimez dans le BMX ?

J’aime la vitesse, la confrontation aussi. On est nombreuses sur la piste et quand on se retrouve dans le paquet ce sont des sensations incroyables. J’aime les sensations de saut aussi, quand tout est fluide c’est juste exceptionnel. Le petit stress avant le départ quand on est sur la grille, le dernier tour d’une finale qui te donne un boost d’adrénaline...

Petite vous faisiez pourtant de la danse classique avant que votre frère ne vous convertisse au BMX…

Je voulais faire de la danse mais pas forcément classique. Malheureusement, il n’y avait que ça autour de chez moi. J’ai essayé mais je m’attendais à avoir un énorme tutu et finalement je n’ai eu qu’un tout petit truc, j’étais très déçue ! Et puis, je sentais que ce n’était pas vraiment fait pour moi. Je n’étais pas très souple, pas forcément très gracieuse… J’ai donc essayé le BMX et ça m’a plu. Ce sont deux mondes complètement différents, mais j’aime ce combat, cette confrontation sur un temps très court que je ne retrouvais pas forcément dans la danse.

Comment Clermont Métropole et le club de Lempdes vous accompagnent-ils dans votre projet ?

Je suis au club de Lempdes depuis que j’ai 16 ans ; je vais attaquer ma dixième année au sein du club. C’est ce club qui m’accompagne sur toutes mes manches de coupe de France. Parfois, on part ensemble sur les manches de coupe d’Europe aussi ; il n’y a que sur les coupes du monde qu’il ne m’accompagne pas car je suis avec l’équipe de France. Cet accompagnement est très important pour moi car le club gère toute la partie logistique ce qui me permet de me concentrer à fond sur ma performance. La Métropole, elle, m’apporte un vrai soutien financier qui est un volet très important pour un sportif de haut niveau, encore plus dans un sport comme le mien où l’on a besoin de bons outils pour performer. Là je sais que je peux me procurer les meilleurs outils sans me poser de question et ça c’est grâce à Clermont Métropole et au club de Lempdes.

Est-ce que vous pensez que le BMX a changé depuis qu’il est devenu sport olympique ?

J’ai commencé le BMX deux ans avant qu’il ne soit aux Jeux de Pékin et, donc, je l’ai toujours connu comme un sport olympique. Mais je pense qu’il s’est beaucoup professionnalisé. On a de plus en plus de marques et de sponsors qui nous suivent. On a plus de médiatisation, les vélos se sont améliorés. Nos tenus sont plus aérodynamiques aussi, avant elles étaient larges, plutôt lifestyle. Il y a une notion de performance importante, on cherche à gagner des dixièmes de seconde. Les pistes ont changé et sont devenues plus spectaculaires avec, notamment, le format super-cross et la butte de 8 mètres de haut. Moi je suis née dans ce changement mais j’ai quand même vu ces évolutions qui sont, selon moi, bonnes pour notre sport.

Vous parlez des pistes, comment trouvez-vous celle de Lempdes ?

Elle est vraiment très bien. Différente des formats olympiques mais très technique et variée. Le club a d’ailleurs accueilli les championnats de France en 2021 et ça a été un très bel événement. Ça fait toujours du bien de rouler sur cette piste et ça me permet d’élargir mon panel de pilote.

Comment sont perçues, selon vous, les femmes dans le milieu du BMX ?

Les mentalités évoluent bien dans le sport selon moi. En BMX, par exemple, on reçoit les mêmes primes que les hommes sur les courses. On s’entraîne tous ensemble et je n’ai jamais rien ressenti de désagréable, on n’est jamais critiquée parce qu’on est une femme. Peut-être qu’au niveau du sponsoring des marques il y a encore des différences mais sinon l’évolution est plutôt positive. On voit d’ailleurs de plus en plus de petites filles se mettre au BMX et on est de plus en plus nombreuses à rouler sur les manches de coupe de France et ça c’est très bon pour notre sport !

 

 

Axelle Etienne

25 ans
1,78 m
78 kg
Sport : BMX
Club : Lempdes Auvergne BMX
7e aux JO de Tokyo en 2021
3e aux Championnats du monde en 2019
5e aux Championnats du monde en 2017

Mots d’enfants

« Est-ce que tu as déjà eu des grosses chutes en BMX ? »
(Noah, école primaire Les Vaugondières à Lempdes).

J’en ai eu tellement ! Mais la plus grosse a été l’année dernière où j’ai dû me faire opérer de l’épaule et rester éloignée des pistes pendant 5 mois. Ça a été très dur mais j’ai tout fait pour revenir à mon meilleur niveau cette saison.