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12/09/2024 Accompagner, aider...
Co-directeur du groupe Job’agglo, acteur de l’insertion par l’emploi sur le territoire, Christophe Bonaldi est un observateur affûté du contexte social local. Pour lui, bien que la précarité s’accentue, il y a des raisons d’espérer. Explications.
Les difficultés s’accélèrent, s’amplifient et se cumulent. Cela date du Covid mais il n’a été que le révélateur d’un mouvement de fond dans la société. J’observe aussi une désaffection envers les dispositifs d’accompagnement, souvent parce que les gens sont découragés. Il faut de plus en plus aller les chercher, et ce, dans de nouveaux endroits à mesure que la pauvreté s’étend, comme dans une partie du centre-ville de Clermont, qui a rejoint les quartiers en politique de la ville.
Il faut d’abord renforcer notre présence dans ces quartiers. Il faut ensuite s’efforcer de communiquer constamment ce que l’on fait, y compris entre professionnels. État, Région, Département, Métropole, France Travail, associations et entreprises de l’insertion : le nombre d’acteurs et de dispositifs à relier est énorme. Heureusement, nous travaillons déjà tous en réseau. Par ailleurs, à Job’agglo, les conseillers et conseillères en insertion se forment sur de nouvelles problématiques (illettrisme, santé mentale, logement, papiers) et nous modulons plus les parcours, car il faut plus de temps pour obtenir des résultats positifs. Deux de nos salariés sont référents PLIE, et orientent aussi bien vers les sept structures d’emploi et d’intérim de Job’agglo que vers la palette d’outils de la Métropole.
Oui, nous sommes dans un moment où l’on se débride ! Nous expérimentons depuis 2 ans Premières heures en chantier, financé par la Métropole, l’État et le Département. Avant, il n’existait pas de dispositif adapté aux personnes à la rue, en grande exclusion. L’idée est de leur proposer un parcours très souple et progressif, qui commence à 4 heures de travail, sans régularité. En parallèle, on travaille sur leurs problématiques santé-logement. Il a fallu nous adapter : nous travaillons avec une éducatrice spécialisée pour tout reprendre. Les premiers résultats sont très encourageants, mais toujours fragiles. Il y a aussi Territoire Zéro Chômeur à Gerzat-Les Vergnes, qui aborde les problèmes d’emploi de manière radicalement différente, en construisant des entreprises dont le but est d’embaucher des gens en CDI. Celle montée par Job’agglo et intitulée JOb’ebe compte déjà 17 salariés.
Il y en a toujours ! Des personnes qui stagnent à certains moments, peuvent se mettre en mouvement à d’autres : il faut juste la bonne clé pour démarrer ou redémarrer le moteur. À nous de les aider à trouver les solutions, voire de les inventer. •