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12/08/2023 Dynamiser, entreprendre...
Éric Duverger a fondé la Convention des entreprises pour le climat à Billom, en 2020. D’utilité publique, cette assemblée regroupe des dirigeants qui œuvrent pour faire évoluer les entreprises dans une économie plus respectueuse de l’environnement.
Tout a commencé par une prise de conscience. Le ressenti d’un fort décalage entre ce que nos modèles économiques préconisent en matière d’écologie, et ce qui est en réalité nécessaire de faire pour ne pas dépasser nos limites planétaires. C’est comme si nous roulions à 200 km/h à bord d’une voiture. La limitation est fixée à 60, mais nous ne ralentissons qu’à 180 en pensant que cela suffira pour tenir le cap. Mais cela nous mènera droit dans le mur. Alors, où place-t-on le curseur de la transformation ? L’ambition de la CEC est de le faire monter au maximum dans chaque entreprise et d’engager une bascule systémique du monde économique.
Inspirée de la Convention citoyenne pour le climat, la CEC est une assemblée constituée de 150 dirigeants d’entreprises de toutes tailles qui, pendant dix mois à raison de douze jours complets, travaillent sur des stratégies à mettre en oeuvre pour répondre à l’urgence écologique. Ensemble, ils créent un grand réservoir d’idées, des feuilles de route que nous mettons sur notre site internet. Nous le faisons pour l’intérêt général, chacun peut aller piocher ce qui est susceptible de lui correspondre. Avec l’intention de demander au gouvernement de muscler ses actions en faveur de la transition écologique, nous lui transmettons aussi nos rapports.
C’est incroyable ! Trois ans après avoir organisé la première CEC, nous avons 10 réplications qui se sont lancées dans toute la France et dans tous les secteurs à fort impact sur la transition écologique. Un parcours est en train d’être créé avec des acteurs du milieu financier, et un autre avec ceux du monde des médias. Une CEC sur l’agriculture est aussi en projet. Notre mouvement national a besoin de l’inspiration du Massif central, de la métropole clermontoise et de toute sa ruralité pour alimenter nos feuilles de route avec les témoignages d’un territoire plus ancré sur l’élevage.
Pour les entrepreneurs, l’ambition n’est pas seulement de faire mieux ou d’atténuer leur empreinte carbone, il s’agit de repenser le coeur de business en profondeur. Nous devons basculer vers des entreprises régénératives qui, au lieu d’extraire des ressources et de polluer, mettent en place des actions qui régénèrent les écosystèmes. Privilégions les énergies renouvelables ou réemployons au maximum celles qui ne le sont pas. Je leur conseille également d’éviter d’être guidés par l’envie de générer toujours plus de profits, et de mettre à disposition de leurs salariés des solutions de tri, de covoiturage…Nous sommes face à un enjeu civilisationnel, qui doit, selon moi, dominer tous les autres. Il n’y aura plus de parts de marché sur une planète effondrée. La croissance verte n’est pas un scénario réaliste, nous devons renoncer à certains secteurs pour aller faire grandir de nouveaux qui soient plus respectueux des limites planétaires.
Je constate une transition plus rapide et plus profonde dans le Massif central, probablement dû au lien que nous entretenons avec la nature. Plus on est proche d’elle, plus on se rend compte des effets du changement climatique, et plus on a envie d’agir. •
+ Vous souhaitez rejoindre le mouvement ? Pour candidater, rendez-vous sur www.cec-impact.org