Actualités et agendas
06/21/2023 Dynamiser, entreprendre...
Développer une filière agricole locale qui valorise la qualité des produits et les pratiques concourant à la transition écologique du territoire : c’est le but que s’est fixé Clermont Auvergne Métropole qui, en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme et Ceinture Verte Groupe, a créé en juillet 2022 une SCIC baptisée « Ceinture Verte Pays d'Auvergne ».
Le projet est ambitieux. Il vise à relocaliser une part significative de l’alimentation des concitoyens en aménageant plusieurs fermes maraîchères et en apportant un accompagnement technico-économique aux agriculteurs ainsi installés.
La superficie de la Métropole s’élève à 300,62 km². Actuellement, la surface des terres dédiées à la production agricole sur le territoire métropolitain est de 12 000 ha, 8 000 ha exploités dont 180 ha de maraîchage-arboriculture-viticulture. Ces derniers ce concentrent essentiellement sur Gerzat, Blanzat, Châteaugay et Cébazat.Entre 2008 et 2017, 775 ha ont été urbanisés, dont 86 % étaient des surfaces agricoles. À l’heure actuelle, plus de 600 ha d’exploitations se trouvent sur des zones menacées par l’urbanisation.En parallèle, suite à l’arrêt de la sucrerie Bourdon, la filière agricole locale cherche à se structurer et se diversifier sur 4 000 ha, dont 2 000 ha historiquement irrigués, qui étaient dédiés à la betterave.
La relocalisation de l’alimentation est apparue comme un enjeu essentiel lors de la pandémie de Covid-19. Le secteur de la distribution en circuit-court a été le plus réactif pour répondre à une explosion de la demande, pour laquelle l’offre n’a pas toujours pu suivre, notamment pour les produits issus du maraîchage, les œufs ou la farine.Outre ce constat, différentes obligations incombent désormais aux collectivités, comme le développement des menus végétariens dans les cantines ou la division par deux du rythme d’artificialisation des sols sur les dix prochaines années.Dans le Plan Alimentaire Territorial (PAT) porté par le Grand Clermont et le PNR Livradois Forez, les collectivités se sont donnés l’objectif de 4 000 ha supplémentaires de maraîchage à horizon 2050 pour atteindre 50 % d’autonomie alimentaire, dont 3 500 ha pour le seul besoin des habitants de la Métropole. Ce plan se fixe aussi comme ambition d’atteindre 20 % des surfaces agricoles destinées à l’agriculture biologique.La « Ceinture Verte Clermont Auvergne » a quand à elle formulé le souhait d’installer 4 à 5 maraîchers par an. Le défi est de taille, et il est d’autant plus urgent de le relever sachant que 50 % des chefs d’exploitations vont partir à la retraite dans les dix ans.
Clermont Auvergne Métropole entend participer à l’écosystème d’acteurs engagés en mobilisant ses compétences en matière d’actions de développement économique et de développement durable.Après une étude du territoire et un recensement de ses acteurs, la création d’une SCIC avec comme membres fondateurs Clermont Auvergne Métropole, la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme et Ceinture Verte Groupe, s’est avérée essentielle pour agir rapidement et efficacement. Elle sera même un atout pour associer au projet les différentes structures partenaires de la stratégie agricole et alimentaire du territoire (Safer, associations de développement agricole, centres de formation…) qui sont invitées à adhérer. Par la suite, associés, bénévoles, collectivités et investisseurs solidaires pourront également prendre part à la dynamique.Le réseau compte cinq SCIC actives (Pau Béarn Pyrénées, Drôme, Terroir de Limoges, Le Havre et Pays d'Auvergne) ainsi que plusieurs en préfiguration (Rouen Seine, Caen la mer, Centre Vienne). La tête de réseau, Ceinture Verte Groupe, fournit un appui opérationnel aux territoires souhaitant créer des SCIC et aux SCIC existantes.
L’objectif premier de la SCIC « Ceinture Verte Clermont Auvergne » est de permettre l’installation de nouveaux agriculteurs en maraîchage diversifié, en leur assurant les conditions pour atteindre un revenu disponible accru, dans le cadre d’un modèle économique équilibré. Pour faire simple, cela répond à un besoin, notamment celui des agriculteurs hors cadre familial qui ont des difficultés d’accès à l’emprunt bancaire et au foncier. Elle offrira aux candidats maraîchers formés notamment au sein des fermes tests, la possibilité de trouver des opportunités foncières et de sécuriser leurs parcours d'installations.Du côté des consommateurs, la SCIC « Ceinture Verte Clermont Auvergne » retissera un lien entre eux et les producteurs. Grâce à ce nouveau modèle d’exploitation qui s’inscrit dans l’ambition alimentaire du territoire (proximité, fraîcheur, qualité), les habitants pourront avoir un meilleur accès à des produits locaux, de qualité, et respectueux de l’environnement. Information bonne à savoir : une ferme sur 2 ha produit en moyenne 150 paniers par semaine.Sans oublier que tout cet ensemble concourt au renforcement de l’attractivité du territoire métropolitain.