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07/10/2019 Aide au logement social
La première résidence participative réalisée par l’Ophis et Clerdôme a été inaugurée ce mardi 9 juillet, rue Malville. Concept inédit soutenu par la Métropole, le bâtiment Les Normaliennes a été pensé pour et avec ses futurs habitants. Aujourd’hui, ils partagent bien plus que de simples espaces communs...
Dans le hall, un mûr entier habillé d’affiches, de flyers et autres programmes d’animations de la ville. Scotchées à une porte dans l’escalier qui dessert les quatre étages, des phrases à emporter pour égayer sa journée. Sur la terrasse commune, des palettes qui devraient bientôt se transformer en salon de jardin. Bienvenu aux Normaliennes, rue Malville, l’une des rares résidences partagées de la métropole clermontoise.
Conçu par l’Ophis et Clerdôme, soutenu par Clermont Auvergne Métropole, cet habitat inauguré mardi 9 juillet, revêt un caractère inédit à bien des égards… D’abord, pour la configuration des lieux. Treize logements (5 locations et 8 appartements privés) gérés sous le régime de la copropriété, auxquels s’ajoutent 123 m² d’espaces communs. Mais surtout, pour le mode de vie, fait d’entraide et de partage, qu’ont choisi d’adopter ses habitants. Les Normaliennes, c’est une résidence qui n’entre dans aucune case. Un grand laboratoire dans lequel on met réellement la mixité et l’engagement citoyen à l’épreuve. « Nous ne sommes pas dans l’entre-soi des gens qui se choisissent pour vivre ensemble comme c’est le cas dans d’autres projets de résidences partagées. Ici, il y a une diversité sociale, économique… Et fonctionnelle aussi avec moi », relève Leny, qui emménagera au mois d’août dans un appartement dessiné par ses soins et parfaitement adapté à son handicap.
La poignée de voisins qui investit progressivement les lieux depuis six mois a fait de ses différences une vraie force. Au sein de l’association L’Énorme Alien, fondée avant même que la résidence ne sorte de terre, les habitants ont rédigé, ensemble, la charte qui leur permet de gérer aujourd’hui les espaces communs. « Imaginez, un vidéoprojecteur, une soirée ciné par semaine pour laquelle on choisirait le film à tour de rôle », relève Samuel, dans la salle commune qui vient tout juste d’être livrée. Imaginez, aussi, ce que peut être la mutualisation des outils dans un atelier ouvert à tous. Ou le partage d’une buanderie et d’une chambre d’ami, quand l’espace vient à manquer dans son logement. « Ce sont des lieux qui nous permettront d’être réunis, mais également d’accueillir tous les habitants du quartier », insiste Samuel. Car c’est aussi cela l’objectif de ces pièces communes. En faire profiter le plus grand nombre. Vivre ensemble au sens large.
Intégrée dans un vaste projet immobilier de l’Ophis, cette résidence, pensée par l’architecte Gil Odoul, en est en quelques sortes « la clé de voute ». Le point final d’un programme (300 logements) lancé par le bailleur voilà près de 10 ans avec la réhabilitation de l’ancien IUFM. Ici, à deux pas du parc de Montjuzet et du centre-ville, les habitants des Normaliennes expérimentent au fil des jours et des projets naissants –jardin partagé, autopartage, hôtel à insectes– ce qu’est l’habitat participatif et la vie en communauté dans un quartier déjà marqué par une forte empreinte écologique et sociale. Un quartier à vivre autrement. « Une autre façon de vivre la ville », pour Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole qui entend davantage « accompagner et faciliter la création de ces nouvelles formes d’habitat ». Un mode de vie d’avenir qui, pour l’Ophis, « préfigure ce que seront les standards de l’habitat de demain. »