Les domaines de prédilection de ces deux chercheurs clermontois de l’Institut Pascal (Axe GePEB) sont éloignés. Pourtant, Antoine Vernay, docteur en écologie, et Lucie Poulet en génie des procédés, se penchent ensemble sur la question du rôle des plantes pour les missions dans l’espace. A cet effet, ils ont réalisé trois vols paraboliques à bord d’un Airbus A310 zéro-G en avril dernier et prévoient de renouveler l’opération en octobre.

« Nous essayons de comprendre comment se comportent les plantes en microgravité », résume Antoine Vernay. A partir de ces expérimentations dans des conditions similaires à un environnement spatial, le duo ajuste un modèle de croissance défini au préalable.

« Nous prenons en compte la température, la ventilation, la luminosité, la concentration de CO2 ou encore l’humidité. »

Six mois de voyage pour aller sur la planète rouge

L’Agence Spatiale Européenne, le Centre National d’Etudes Spatiales ou encore Clermont Auvergne Métropole apportent un soutien matériel et financier à l’équipe clermontoise. A l’issue de ses travaux prévue en fin d’année 2018, elle envisage de publier un article scientifique qui devrait apporter des réponses cruciales.

« Rien que pour aller sur Mars, il faut compter six à huit mois de voyage à l’aller et six à huit mois pour le retour. Et il y a une fenêtre de lancement tous les deux ans seulement, ce qui implique des missions d’environ 1000 jours au total, avec presque 2 ans sur la surface martienne. Il faudra bien subvenir aux besoins énergétiques des humains pendant tout ce temps. »

Depuis des décennies, ingénieurs, techniciens et chercheurs tels que Lucie Poulet et Antoine Vernay œuvrent pour préparer les futures longues missions spatiales et assurer la survie des astronautes. Les Clermontois pourront peut-être un jour se targuer d’avoir fait avancer les hommes dans l’exploration de l’espace.