« Un petit geste pour vous, mais un grand geste pour la planète ». Cette petite phrase lourde de sens -référence évidente à l’astronaute Neil Armstrong- c’est le « modeste » combat de deux lycéens. Deux jeunes Clermontois de 17 ans qui, plutôt que de flâner pendant les vacances d’été, se sont donnés pour mission d’agir, à leur niveau, en faveur de la planète.

Cet été, après s'être imprégnés des Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, un livre qui « ouvre l'esprit », ils ont contacté Clermont Auvergne Métropole pour donner corps à une initiative citoyenne insolite : distribuer des autocollants stop pub dans les boîtes aux lettres de leur quartier en y ajoutant, au dos, le fameux message manuscrit. « On s’est demandé ce qu’on pouvait faire à notre échelle ? L’écologie, c’est important, on avait envie d’être actifs, de s’impliquer. On a pensé à la publicité qui représente énormément de déchets. Près de 20 kilos par an et par foyer ! », explique Antoine Pieraerts.

Avec son camarade de classe, Tristan Bart, le jeune homme a donc arpenté le boulevard Fleury, où il réside, ainsi que quelques rues voisines, pour glisser les étiquettes imprimées par la Métropole. Un premier test réussi puisque 80 % des vignettes distribuées ont fait leur apparition sur les boîtes aux lettres du quartier, quand aujourd’hui, seulement 21 % des habitations de la métropole arborent le stop pub. « Je pense que le message en plus a incité les gens à le coller », relève Antoine Pieraerts. Grâce à ce petit geste, l’habitant reste « maître de son choix ». Pas d’injonction écologique, mais juste la plume de deux adolescents en classe de terminale scientifique… Le stop pub comme un support d’expression.

« Faites ce qui est juste »

Forts de ce premier succès, Antoine et Tristan passent maintenant à la vitesse supérieure. Ils ont à nouveau sollicité la Métropole pour obtenir un autre lot de vignettes qu’ils distribuent actuellement dans le centre-ville de Clermont-Ferrand. Et avec du renfort en prime ! « Ma sœur et des amies à elles doivent se joindre à nous », précise Antoine Pieraerts qui prévoit de peaufiner sa méthode en quadrillant le secteur. Cette fois-ci le message est plus concis -« Faites ce qui est juste »- mais toujours rédigé à la main. « Il faut qu’il y ait de l’humain, que ce soit authentique… »

Authentique comme la démarche de ces jeunes citoyens qui se font aujourd’hui les portes voix d’une génération engagée. Les cleanwalk organisées dernièrement sur le territoire et soutenues par la collectivité qui met du matériel à disposition -notamment des sacs et des pinces- en sont justement le reflet. Des marches vertes pour nettoyer les villes et les campagnes. « Pourquoi pas », Antoine Pieraerts y songe. « J’aime bien courir les week-end et je ramasse déjà des déchets sur les chemins. »

Mais en ce moment, l’étudiant est déjà sur le terrain, muni de ses 500 stop pub. Une initiative personnelle qu’il espère poursuivre. « Tant que j’ai le temps et les jambes... Et puis, c’est une cause qui me paraît juste ». Une cause qu’Antoine et ses amis défendent sans chichis. « On ne cherche pas vraiment les honneurs, on veut juste faire un truc bien. »