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06/08/2021 Dynamisme culturel
Connaissez-vous la différence entre un sonar et ce qu’on appelle un melon en anatomie ? Ou entre un encéphale humain et celui d’un alligator ? Non ? Pas de panique, je ne le savais pas non plus avant de participer à une des visites contées organisées cet été par le Muséum Henri-Lecoq autour de son exposition temporaire « Perds pas le nord ! ».
Dans le dédale fantastique du Muséum Henri-Lecoq, il ne faut pas s’attendre à tomber sur le Petit Poucet pour nous enseigner l’art de retrouver son chemin. Plutôt que contées, les visites proposées pendant les vacances scolaires autour de l’exposition « Perds pas le nord » sont « améliorées », selon la médiatrice scientifique Anaëlle Cellier. Au royaume des sciences naturelles, l’imaginaire n’est donc pas roi et les visiteurs qui y pénètrent doivent s’attendre à ce que leurs cellules grises s’agitent.
Bien qu'elle soit plutôt destinée à un public familial, cette animation, qui est participative, n'a pas ennuyé la grande enfant que je suis. Au contraire, elle m'a permis de raviver façon « C'est pas sorcier » des connaissances que le temps avait fini par enfouir au fond de mon cerveau.
Visible jusqu'en septembre 2022, l'exposition temporaire explore les différentes méthodes utilisées par la faune et la flore pour s'orienter dans l'espace. Des facultés innées dont l'Homme s'inspire depuis des siècles pour améliorer ses déplacements.
La boussole, qu'Anaëlle Cellier nous a mis autour du cou au début de la visite contée, aurait, par exemple, de grandes similitudes avec celle qui se cache sous le plumage des pigeons : « Les particules de magnétite (oxyde de fer, NDLR) que l'on retrouve dans leur boite crânienne et autour de leur bec les rendraient sensibles, comme les boussoles, au champ magnétique terrestre », explique la médiatrice scientifique. Faisant de ces oiseaux des voyageurs hors pair.
Cependant, il est trop simple de considérer que l'Homme, en étant par essence animal, soit doté des mêmes sens que les millions d'espèces qui existent sur Terre. En s'appuyant sur des animaux naturalisés et en utilisant des objets et accessoires scientifiques présents dans l'exposition, Anaëlle Cellier nous a par exemple montré que la zone de l'odorat dans l'encéphale des ours est cinq fois plus grosse que celle située chez nous, humains.
Ne possédant pas de vibrisses comme les chats, ni d'otolithes (pierres d'oreille, NDLR) comme le poisson ou de sensilles (organe sensoriel permettant par exemple de ressentir les vibrations, NDLR) comme les insectes, l'Homme a dû faire preuve d'ingéniosité pour optimiser son GPS interne. De la naissance de la cartographie à l'invention des derniers systèmes de guidage, la visite contée explore les siècles et nous montre les dernières avancées technologiques utilisées pour observer les déplacements de certaines espèces animales. Vertigineux vous dites ? Mais non, Anaëlle Cellier ne manquera pas de vous faire garder le cap sur cet océan d'informations.
C'est un fait : on apprend mieux en s'amusant. Le muséum Henri-Lecoq l'a bien compris et c'est pour cette raison que ses équipes imaginent chaque année des animations. Méthode de jeu populaire, l'escape game avait déjà investi l'espace muséal lors de la précédente exposition temporaire. Cet été, en parallèle des visites contées, une nouvelle mission attend les visiteurs, qui devront résoudre une série d'énigmes pour réussir à sortir du musée... Mais je ne vous en dis pas plus, je mets les voiles en rappelant tout de même à ceux qui n'ont pas le sens de l'orientation que le muséum Henri-Lecoq se situe à côté du jardin du même nom, 15 rue Bardoux, à Clermont-Ferrand.