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07/10/2019 Accompagner, aider...
Ismaël Mahamat et sa famille ont laissé derrière eux un Soudan à feu et à sang. Réfugié politique en France, le jeune homme de 23 ans vient de décrocher un emploi dans le restaurant scolaire de l’institution Saint-Alyre dirigé par Jean-Philippe Nicolaux.
Un changement de paradigme tient parfois à la bonne rencontre. Deux voies qui se croisent, comme la route d’Ismaël Mahamat, jeune refugié politique originaire du Soudan, a croisé, au printemps dernier, celle de l’équipe du restaurant de l’institution Saint-Alyre. Envoyé en stage par la Mission locale Clermont Métropole et Volcans après avoir intégré la Garantie jeunes et suivi des cours de français langue étrangère, le jeune homme de 23 ans s’est fait une place derrière les fourneaux et dans l’organisation au cordeau de cette cuisine scolaire. Mais c’est surtout dans le cœur de ses collègues — eux qui l’ont littéralement “choisi” — qu’Ismaël a fait son chemin. “Moi, je lui ai donné sa chance, mais ce sont vraiment eux qui m’ont demandé de le garder”, insiste Jean-Philippe Nicolaux.
Le responsable du site géré par Sodexo reçoit régulièrement des jeunes en insertion pour des stages découverte de ce métier qui manque cruellement de main de d’oeuvre. “Dans tous ces jeunes, il y en aqui ont la lumière, c’est ce qu’il s’est passé avec Ismaël.” La lumière d’un sourire immuable, d’une humeur constante. “C’est un vrai plaisir de travailler avec lui”, assurent ses collègues. Malgré la barrière de la langue, Ismaël sait se rendre utile et progresse tous les jours. Le jeune Soudanais, qui prend des cours de français tous les mercredis, compense par son “grand sens de l’observation”. “On n’arrive pas à lui faire faire de pause, il essaye toujours de se rendre utile”, explique Jean-Philippe Nicolaux.
Chaque midi, à la cantine “c’est une nouvelle histoire” qui s’écrit pour sortir 2 000 repas en temps et en heure. Ismaël Mahamat, qui a fui la guerre civile au Soudan avec 12 membres de sa famille, savoure aujourd’hui ce travail — exigeant, certes — qui lui a offert une nouvelle vie à Clermont-Ferrand. Loin du conflit armé et des pénuries alimentaires. “Ici on peut manger, là-bas c’est difficile”, relève timidement le jeune homme qui s’est acheté une trottinette avec ses toutes premières payes.
Son histoire douloureuse, contée entre la cuisson des frites et des steaks hachés, a clairement “ouvert l’esprit” des personnes qui travaillent ici. C’est en tout cas ce qu’affirme Jean-Philippe Nicolaux. “Les migrants, il y a ce que l’on voit à la télévision et puis il y a la réalité. Nous on peut en parler. On vit quelque chose de concret dans ce climat général...”
Aujourd’hui, “la méfiance” des débuts a laissé place à énormément de bienveillance. “Le travail a un côté universel.”