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18/09/2018 Le soutien à l'innovation
La découverte est tout aussi gigantesque que ses répercutions sur l’alimentation de la population mondiale… Des chercheurs ont réussi pour la première fois à séquencer le génome du blé. Un exploit initié par les laboratoires de l’INRA à Clermont.
En 2003, Michel Bernard, chercheur à l’INRA de Clermont, se lance un impensable défi. Celui d’établir la première séquence de référence du génome du blé. En août 2018, la découverte paraît dans la prestigieuse revue Science et secoue la communauté scientifique internationale. Quinze ans et un budget de 75 millions d’euros auront été nécessaires aux 200 chercheurs issus de 73 instituts de recherche du monde entier pour réaliser une prouesse que d’aucuns jugeaient, au départ, tout simplement impossible !
« Pour bien comprendre, il faut savoir que le génome du blé est un puzzle de 32 milliards de pièces, dont 85 % des pièces se ressemblent ! », explique Étienne Paux, directeur de recherche à l’INRA. Le travail est effectivement titanesque, d’où la création d’un consortium international en 2005. Dix ans plus tard, une start-up israélienne met au point un algorithme qui permet d’accélérer considérablement la recherche et de faire gagner trois à quatre ans aux scientifiques qui travaillent sur le projet.
Aujourd’hui, cette découverte est en passe de révolutionner l’agriculture mondiale. N’oublions pas que « 30 % des êtres humains dépendent directement de cette céréale ». Grâce au séquençage, les scientifiques espèrent « accélérer l’amélioration génétique du blé en identifiant des gènes de résistante aux maladies ou à certains insectes ravageurs, par exemple ». Autrement dit, il pourrait être un formidable atout dans la lutte contre la faim dans le monde.