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15/04/2019 Dynamiser, entreprendre...
À la tête du Pôle de compétitivité ViaMéca, cette ancienne ingénieure métallurgiste de 59 ans oeuvre pour l’avenir de la filière mécanique sur le territoire. Au quotidien, elle s’attache à casser l’image d’une industrie “sale” pour donner corps à celle du futur.
Ne lui dites pas que Clermont est une ancienne ville industrielle comme on l’entend parfois. Marie-Odile Homette vous répondrait que “c’est faux”. Qu’elle l’est encore ! Et que “les Clermontois doivent avoir conscience de cela”. Pour elle, tout est question de point de vue. Il y a ceux qui voient Clermont-Ferrand comme l’éternel “parent pauvre” et ceux, au verre à moitié-plein, qui croient ardemment en “un territoire dynamique et innovant, au coeur de la deuxième Région de France”. Marie-Odile Homette est de ces derniers.
Après une longue carrière dans l’industrie, elle a participé au lancement de ViaMéca dès 2006. À l’époque, c’était “un tout nouvel objet” pensé pour “marier” l’industrie, la recherche et l’innovation. Une aventure un peu vertigineuse. “Une page blanche” à remplir de projets. Treize ans plus tard, le Pôle de compétitivité parti de rien couvre la Nouvelle Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes et fusionne actuellement avec un pôle de Haute-Savoie.
Derrière ce formidable développement, il y a Marie-Odile Homette avec sa volonté de “casser les barrières et vaincre les peurs”. De lier des acteurs publics et privés qui n’avaient jamais pris le temps de travailler ensemble à la réussite d’un territoire. De faire “émerger” ces “pépites” cachées dans les laboratoires et “progresser” ces entreprises qui préfèrent le partenariat à la concurrence. “Un métier de patience” qui oblige à “regarder ce qui se passe autour de soi”.
Aujourd’hui, Marie-Odile Homette en est certaine : “l’innovation, ce n’est pas que la science, c’est aussi changer les comportements”. Femme d’influence dans un monde majoritairement masculin, elle en sait quelque chose ! Elle connaît “les grosses ficelles…” C’est aussi pour cette raison qu’elle encourage les jeunes — et particulièrement les jeunes filles — à choisir une carrière dans la mécanique et l’industrie. “Il y a des jolis métiers, des rémunérations intéressantes et de vrais besoins. Ce n’est jamais la monotonie.” Sa carrière, en tout cas, ne l’a pas connue. De quoi rendre fière ? Pas vraiment d’après elle. “J’ai toujours eu beaucoup de passion et d’intérêt pour ce que j’ai fait. Plus que de la fierté.”