Les pinèdes stationnelles de Gravenoire

Le service UNIVEGE de l’Université Clermont Auvergne (UCA), spécialisé dans l’étude de la flore et des habitats naturels, suit l'évolution à long terme des milieux notamment sous l’effet du changement climatique . Les 11^e et 12^e PSET (Profils Socio-Ecologiques de Territoire) ont été réalisés en 2016, mettant en avant une diminution importante de la biodiversité sur le Puy de Crouël, un site naturel emblématique très étudié par les naturalistes depuis le 19e siècle en raison de la richesse de sa flore et de ses particularités géologiques.
Outre la recherche et la caractérisation de forêts humides (saulaies et aulnaies), le suivi de la qualité des ruisseaux et de la flore aquatique des rases de Limagne, les universitaires ont relevé l'intérêt des pinèdes stationnelles de Gravenoire. Héritières lointaines des forêts de pins ayant recolonisé les coulées de lave de la Chaîne des puys après leur refroidissement il y a 8000 ans elles abritent aujourd'hui une flore spécialisée et rare qui mérite d'être préservée.
De la même façon, le territoire abrite, à l'image du plateau de Chateaugay, des chênaies pubescentes rares et relictuelles qui hébergent des espèces thermophiles dites « subméditerranéennes ».

Le Raton laveur, envahissant

De son côté, Catiche Productions s’est impliquée dans l’amélioration de la connaissance de la diversité et de la répartition des différentes espèces de mammifères sauvages et des macro-crustacés aquatiques à travers le recollement de données et des prospections spécifiques reposant sur des captures (avec relâcher immédiat) et l’emploi de pièges photographiques.
Une trentaine d’espèces de mammifères sauvages (hors chauve-souris) ont été contactées sur le territoire, ce qui constitue une diversité assez remarquable.
Parmi les espèces emblématiques, on peut citer la loutre d’Europe, le Castor d’Eurasie, le Chat forestier ou, pour les crustacés, l’Écrevisse à pattes blanches. Parmi les espèces exotiques envahissantes, on retiendra le Ragondin, le Raton Laveur et des espèces d’écrevisses invasives.

Plus de 180 espèces d'oiseaux

Les oiseaux ne sont pas oubliés. La LPO Auvergne contribue à l’observatoire de la biodiversité par des inventaires et des suivis. Chaque année, plus de 20 000 données sont collectées sur le portail www.faune-auvergne.org. Des opérations avec pour objectif l'amélioration de l’inventaire et la connaissance du territoire. 180 espèces ont déjà été répertoriées sur le périmètre de Clermont Auvergne Métropole, soit 45% de toutes les espèces ayant été notées au moins une fois en Auvergne depuis 1950. Parmi elles on peut noter des espèces patrimoniales comme la Pie-grièche grise, la Bécasse des bois, les rapaces nocturnes Grand-duc d’Europe et le Petit-duc scops, l’Alouette lulu, le Pipit spioncelle et le Moineau friquet mais aussi, malgré la dégradation des cours d'eau, le Cincle plongeur et le Martin-pêcheur. Des espèces rares ont également été recensées comme les vautours faune et moine, l’Aigle botté, le Busard Saint-Martin, les Hérons pourpré et bihoreau, le Blongios nain, mais aussi, le Phragmite des joncs, le Tarier des prés, …

1000 espèces d'insectes au bassin d'orage de Crouël

Depuis 2014, la Société d'Histoire Naturelle Alcide d'Orbigny (SHNAO) étudie les insectes et reptiles de différents sites gérés par Clermont Auvergne Métropole. Ces inventaires ont ainsi démontré, par exemple l'intérêt des vieux arbres présents au sein de la Châtaigneraie de Beaumont pour les coléoptères saproxyliques, insectes se nourrissant de bois mort ou la présence de papillons thermophiles sur le Puy de Crouël.
La SHNAO a souhaité réaliser un focus particulier sur le bassin d'orage de Crouël. Avec plus de 1000 espèces d'insectes recensées, dont 22 espèces de libellules, 57 de papillons et 121 d'hyménoptères (abeilles, guêpes et autres pollinisateurs), la richesse de ce site s'est révélée une vraie surprise.

Grenouille agile et Crapaud calamite

Animateur de l’Observatoire des amphibiens dans le Puy de Dôme, le CPIE Clermont-Dôme est en charge de l'inventaire et du suivi de la batrachofaune au sein de l'Observatoire. Les campagnes de prospection ont permis de contacter 9 espèces en période de reproduction sur les 23 théoriquement présentes en région Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi les espèces les plus sensibles contactées sur le territoire, on peut citer le Triton crêté, la Grenouille agile, le Crapaud calamite ou encore l’Alyte. Une opération qui aura permis de confirmer l’intérêt de la grande diversité des milieux présents sur le territoire de Clermont Métropole, dans le contexte d'un environnement urbain et périurbain somme toute assez préservé.

Ces résultats prouvent d'ores et déjà que la biodiversité peut s'épanouir aux portes de la ville et qu'elle reste en grande partie à découvrir. La protection de cette biodiversité nécessitera une surveillance, mais aussi des efforts pédagogiques envers différents publics pour sensibiliser chacun.