La feuille de route de transition écologique pour le territoire - 2023

Le Schéma de transition énergétique et écologique est la feuille de route de Clermont Auvergne Métropole et de la Ville de Clermont-Ferrand en matière de lutte contre le changement climatique et de préservation des ressources naturelles. Il a valeur de Plan Climat Air Énergie Territorial. Après une évaluation obligatoire réalisée en 2022, ce document devait être actualisé. Les principaux indicateurs sont mis à jour tous les ans avec le Rapport d’étape de la Métropole en transition.

DIAGNOSTIC CLIMAT AIR ÉNERGIE


Consommation d’énergie finale

La consommation d’énergie finale du territoire de Clermont Auvergne Métropole s’élevait à 5953 GWh en 2020 et 6351 GWh en 2019 (hors effet de la crise sanitaire). Les principaux secteurs consommateurs sont le résidentiel (36% du total), le transport routier (28%) et le tertiaire (23%). Les énergies fossiles restent les principales sources d’énergie du territoire avec 31% de la consommation d’énergie finale pour les produits pétroliers et 31% pour le gaz naturel, la part de l’électricité dans la consommation d’énergie finale est de 27%. Depuis 2000, la consommation d’énergie globale du territoire n’a que faiblement diminué.

 

Production d’énergies renouvelables

En 2020, la production d’énergie renouvelable locale s’élevait à 524,7 GWh, soit 9% de la consommation d’énergie finale du territoire cette année là. La chaleur issue du bois et des autres biomasses solides représente la principale production d’énergie renouvelable avec 55% du total, viennent ensuite l’électricité issue de l’incinération des déchets (21%) et les pompes à chaleur (19%). Le photovoltaïque représente 2% du total, le solaire thermique 1% et le biogaz (valorisé en électricité) 1% également. Seule la production de chaleur issue des pompes à chaleur évolue de manière significative depuis une dizaine d’année.

 

Facture énergétique du territoire

La facture énergétique territoriale de 2020 s’élevait à 511 M€, avec des dépenses énergétiques de 565 M€ et des revenus énergétiques de 54 M€.

 


Émissions de gaz à effet de serre

Les émissions de gaz à effet de serre territoriales (hors branche énergie) s’élevaient à 1183 ktCO2e en 2020  et 1373 ktCO2e en 2019. Celles-ci proviennent en premier lieu du transport routier (33%), puis du résidentiel (25%), de la gestion des déchets (17%), du tertiaire (13%) et de l’industrie (9%). Les émissions issues de la combustion de produits pétroliers comptent pour 41% du total, celles issues du gaz pour 31% et les émissions non-énergétiques (principalement issues des déchets enfouis) pour 18%. En dehors des effets de la crise sanitaire, les émissions de tous les secteurs excepté celui du transport routier ont baissé depuis 2000. La baisse des émissions dues à la gestion des déchets est très importante tandis que les variations des émissions dans les autres secteurs restent moins significatives.


Séquestration carbone

La séquestration annuelle de carbone des forêts du territoire est estimée à 40,2 ktCO2e et celles des prairies à 6,9 ktCO2e. En comptabilisant également le changement d’usage des sols (émissions dus à l’artificialisation) et les produits bois, la séquestration carbone nette du territoire s’élève à 46 ktCO2e/an (soit 3,5% des émissions de gaz à effet de serre du territoire).

 

Polluants atmosphériques

Excepté pour l’ammoniac (NH3) dont les émissions stagnent, les émissions de particules fines (PM2.5 et PM10), de composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), d’oxydes d’azote (NOx) et de dioxyde de souffre (SO2) ont toutes diminué depuis 2000. Les émissions de dioxyde de souffre ont notamment subi une baisse brutale entre 2011 et 2013 du fait d’une chute de la consommation de produits pétroliers.



DIAGNOSTIC EAU SOL BIODIVERSITÉ

EAUSOLBIODIVERSITÉ
Cinq cours d’eau traversent le territoire : l’Allier le Rif, le Bédat, la Tiretaine, l’Artière et l’Auzon. Une partie est artificialisée, voire busée. La qualité de leurs eaux est très variable : certains tronçons sont préservés avec la présence de biodiversité piscicole, d’autres présentent une qualité d’eau très détériorée. Les ressources en eau potable proviennent uniquement des eaux souterraines avec deux origines principales : les captages de la Chaîne des Puys et les captages dans la nappe alluviale de l’Allier. Le niveau de la rivière Allier dépend du barrage de Naussac. Les zones humides ont presque toutes disparu;Le territoire de Clermont Auvergne Métropole présente un relief très contrasté, entre la plaine de la Limagne à l’est et la Chaîne des Puys à l’ouest. Ces deux entités sont séparées par la grande faille de Limagne orientée nord-sud. L’occupation du sol du territoire de la métropole se répartit globalement pour un tiers de zones agricoles (37%), pour un tiers de milieux naturels, dont 21 % de forêt, et pour un dernier tiers de zones artificialisées (36 %). L’analyse de l’évolution de l’occupation du sol entre 1990 et 2018 montre une augmentation d’environ 1 600 hectares de zones urbanisées au détriment des espaces agricoles de plaine.Le territoire présente une grande variété de milieux naturels support d’une grande richesse de biodiversité comme en témoigne les nombreux périmètres de protection et d’inventaire de la biodiversité (ZNIEFF, Nature 2000, Espaces naturels sensibles). Un tiers du territoire est situé sur le Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne Il accueille de très nombreuses espèces végétales et animales, dont certaines menacées.

 



DIAGNOSTIC DE VULNÉRABILITÉ FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

 

Climat passé

Le climat de Clermont Auvergne Métropole se caractérise par des hivers froids et des étés relativement chauds. Sur la période 1953-2021, l’augmentation de la température moyenne annuelle est de 2,5°C. Le régime de précipitations présente une grande variabilité d’une année à l’autre. Aucune évolution marquée est constatée sur la période étudiée (1954 – 2021) concernant le cumul annuel des précipitations. En matière de catastrophes naturelles, une grande partie du territoire (hors zone ouest montagneuse) est concernée par les risques « Inondations » et « Retrait – gonflement des argiles ». Le risque de fortes chaleurs/canicules est également présent avec une augmentation du nombre de jours de fortes chaleurs en 2003 (47 jours supérieurs à 30°C), en 2015 (40 jours), 2019 (46 jours) et 2022 (44 jours). Le territoire connaît une exposition particulièrement forte aux aléas sécheresse, canicule, retrait-gonflement des argiles.


Climat futur

Trois scénarios sont pris en compte pour modéliser le climat futur à l’échelle de la France, du moins défavorable au pire : RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5. Sur l’horizon fin de siècle, est attendu un réchauffement de l’ordre de +1 °C en RCP2.6, +2,2 °C en RCP4.5 et de l’ordre de +4,5 °C en RCP8.5. Le cumul de précipitations ne montre pas de tendance pertinente, à cause de la forte incertitude. Dans le cadre du projet l’AP3C, des projections ont été réalisées à l’échelle du Massif Central pointant notamment une très forte dégradation du bilan hydrique sur 50 ans.


Sensibilité du territoire au changement climatique

L’analyse de la sensibilité du territoire au climat qualifie la proportion dans laquelle le territoire est susceptible d’être affecté, favorablement ou défavorablement, par la manifestation d’un aléa. Clermont Auvergne Métropole présente des sensibilités fortes pour tous les items en lien avec l’eau, notamment étiages importants, conflits d’usages et pollution des nappes et des cours d’eau. La sensibilité est également forte pour les dommages aux bâtiments et aux infrastructures avec le retrait-gonflement des argiles, la hausse de la mortalité en période caniculaire, le dépérissement des arbres et la dégradation des milieux naturels.


Vulnérabilité du territoire au changement climatique

L’évaluation des vulnérabilités du territoire au changement climatique résulte du produit des notes de l’exposition et de la sensibilité. Le territoire apparaît comme particulièrement vulnérable face à l’amplification du phénomène îlot de chaleur urbain, à l’inconfort thermique en été, à la hausse de la mortalité des personnes fragiles et au dépérissement des arbres


STRATÉGIE

L’évaluation du Schéma de transition énergétique et écologique (STEE) a montré que les ambitions globales de la métropole en matière Climat Air Énergie restaient cohérentes, avec des ajustements nécessaires concernant les secteurs. Les projections de baisse des consommations énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre ont également dû être recalculées, suite à l’évolution des données communiquées par l’Observatoire régional Climat Air Énergie depuis l’adoption du STEE en 2019.
La stratégie retenue en matière de biodiversité et de gestion de l’eau reste la même, renforcée par la notion réglementaire de zéro artificialisation nette (ZAN), un outil au service de la préservation des zones naturelles et agricoles.


PLAN D’ACTIONS

Le plan d’actions comprend les 87 fiches actions actualisées du STEE.


INDICATEURS

L’évaluation du STEE a préconisé de resserrer l’évaluation régulière du document sur des indicateurs Climat Air Énergie présents dans le Label Territoire engagé pour la transition - Climat Air Énergie (auquel candidatent la Métropole et la Ville de Clermont-Ferrand, pour atteindre les 4 étoiles). Ils sont complétés par des indicateurs suivis par les directions des collectivités.